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On dort bien. Quittant l’Hospice de France à 8h du matin, nous montons la côte, traversant de prairies bien vertes et luxuriantes. Puis une crête nous mène au Puerto de la Picada là où commence l’Espagne.  Par moments le parcours est raide, mais il n’y a pas de passages techniques, aussi fut-il emprunté par des pèlerins, des marchands et des bergers pendant des siècles.

La Rencluse

Depuis le col nous  apercevons le panorama du massif de la Maladeta avec sa bavette glacée et le refuge de la Rencluse en contrebas.

 

Descendre au café près de la rivière et remonter s’avère une balade facile. Au refuge le gérant nous dit : « Nous avons réservé la suite nuptiale pour vous ». Nous sommes six, aussi j’attends être un peu à l’étroit, mais la chambre contient trois lits superposés, avec salle de douche attenante. Du luxe !

 

Aneto

Le lendemain à 4h00, le réveil sonne. À 5h00 nous sommes sur le pas de la porte avec Narcís, notre guide. À l’exception de Vénus, étoile brillante, la nuit est bien noire. Nous allumons nos frontales.

C’est un long crapahutage à travers des blocs énormes. Il n’y a rien qui puisse être identifié comme chemin, rendant le progrès difficile.

L’aube étrange nous fascine. La brume, couleur rose barbe-à-papa se faufile des rochers en arabesques puis se fond dans le ciel.

 

 

Il est 7h30 et nous sommes au Portillon supérior. L’Aneto, jusqu’à présent caché, apparait à travers le V du Portillon. Il y a encore du chaos à traverser avant d’arriver au bord du glacier.

Je m’attendais à un glacier glissant, comme la dernière fois, mais nous sommes début juillet au lieu de début septembre et la glace est couverte de neige. Comme dans un rêve, nous traversons des nuages qui nous cachent puis nous révèlent de nouveau ce paysage immense. La neige est parfois bleue, parfois gris-rose, tout sauf blanche. Par contre, le nuancier des montagnes en-dessous ne contient que du bleu.

 

 

 

Il est 11h00 quand nous arrivons au pied du Pas de Mahomet. Il nous a fallu trois heures et demi pour marcher 3,3km avec un dénivelé de 500m depuis le Portillon supérior. Pas trop vite, pas trop fatiguant, pas trop angoissant.

Les derniers mètres sont une autre histoire.

 

 

 

Finalement nous reviendrons au refuge de la Rencluse après douze heures de marche.

De retour en France

 

 

Le lendemain nous revenons par un autre chemin, empruntant le Puerto de Benasque. Un café pris au soleil au refuge, puis une longue descente dans la mer de nuages qui remplit la vallée, et qui ne disparaît qu’à quelques encablures de l’Hospice.

 

 

This entry was posted on samedi, septembre 29th, 2012 at 5:43 and is filed under Non classé. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a comment below, or trackback from your own site.