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La Traversée des Pyrénées était pour moi un périple spécial. Je l’ai commencé il y a deux ans, par accident. Je marchais avec un compagnon suisse et nous avons emprunté le GR10 depuis St-Jean-Pied-de-Port pour rejoindre Irun. Au cours de ces cinq premières journées les montagnes ont volé mon cœur. L’année dernière, 2012, j’ai passé 36 jours marchant de St-Jean-Pied-de-Port à Bolquère.
Le GR10 en 2013
J’arrive à Perpignan le dernier jour d’août, un samedi très chaud. Deux heures plus tard, j’arrive à Bolquère. Le car m’a couté 1€. C’est un des meilleurs trajets en car que je n’aie jamais eu. La couleur bleu-gris des montagnes. Les silhouettes avec la simplicité et beauté d’un dessin d’enfant. Et l’attente de ce que les neuf prochains jours allaient m’apporter.
Je dors dans un gîte appelé les Ramiers, dans une chambre nommée Carlit. Toutes les chambres tiennent leur nom d’une montagne pyrénéenne.
Le matin venu, il me faut environ quarante minutes pour rejoindre le GR10 et c’est parti. La première journée s’avère dure et ce n’est qu’environ 17h30 quand je franchis la porte du refuge du Ras de la Carança d’un pas chancelant. C’est là que je rencontre cinq bordelais charmants que je vais accompagner jusqu’à Banyuls.
Le lendemain je dors à Mantet, au charmant gîte ‘Chez Richard’ où je mange très bien. Au moment d’arriver je me sens patraque et, malgré la température extérieur de 30 dégrées, je me trouve obligé de me coucher pendant l’après-midi, frigorifié. Pourtant, au moment de diner je me sens un peu mieux.
Le troisième jour m’emmène à Mariailles, et je commence à me remettre dans mon assiette.
Le lendemain, c’est les Cortalets. Je marche jusqu’en bas du massif du Canigou, mais je me décide contre la variante qui passe par le sommet. Parce que cela impliquerait monter la cheminée qui est une espèce de falaise. Je n’ai commencé à faire la randonnée qu’il y a deux ans et demi et je ne fais pas de la varappe. Aussi pas de cheminée.
Néanmoins le soir venu je mange avec un couple anglais et mes cinq amis bordelais. Trois de l’équipe décident qu’ils veulent faire le Canigou et que je devais les accompagner. Nous démarrons à 8h30 et pour 10h30 nous sommes déjà au sommet mythique. C’est une belle journée. Le panorama est superbe. Je me sens au centre de quelque chose incroyable.
Et le plaisir ne fait que commencer : il reste à descendre la cheminée. Je suis quelqu’un qui rechigne de nettoyer la corniche de ma maison à un étage. Aussi ce qui suivait était un véritable défi. J’ai surmonté quelques angoisses ce jour-là et la cheminée allait devenir le point fort de l’épopée pyrénéenne cette année. Il est 18h45 quand j’arrive au refuge de Batère, épuisé mais très heureux.
Je ne vais pas raconter mon quotidien pendant les jours qui ont suivi, sauf pour dire que c’était une magnifique expérience et que neuf jours après avoir quitté Bolquère je suis arrivé à Banyuls à 16h30 le lundi 9 septembre 2013.
Je ressentais un grand sentiment d’accomplissement personnel mais aussi un peu de déception. Ce sentiment ne m’est pas étranger car je l’ai déjà eu après avoir marché les 1.100 km de Séville à Santiago de Compostelle.
J’ai trouvé la chaleur sur cette étape pénible. J’ai déjà subi des températures élèves ailleurs, mais la chaleur près de la Méditerranée était plus difficile à gérer.
Le lendemain je suis allée au Puy pour faire une partie du Chemin de Stevenson, les Cévennes, le Mont Aigoual, et la Causse Méjean, une autre randonnée extraordinaire.
J’ai marché environ 6.000km depuis avril 2011 mais les Pyrénées vont toujours rester dans mon cœur. Un jour, peut-être je ferai le GR11 ; certainement je vais en faire quelques tronçons comme autour de l’Aneto, par exemple.
Si vous lisez ceci et vous n’avez jamais marché dans les Pyrénées, fais-le ! Bien sûr il faut prendre en compte les détails pratiques comme votre aptitude sportive, préparation, la saison etc. Ne faites plus d’excuses. Allez-y.
Dermont Dolan, Ireland

Footprints on the mountains