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Le Réseau Ours Brun a publié son bilan ours 2017. On compte maintenant 43 ours dans les Pyrénées, avec une zone de présence de 5 000km2, partagée entre deux zones distinctes. 41 vivent principalement dans les Pyrénées centro-orientales (Ariège, Haute-Garonne, Catalogne, plus deux par rapport à 2016) et deux essentiellement dans le Béarn. Et avec dix femelles en âge de reproduire, des oursons sont à prévoir en 2018.
Pour la première fois depuis 2000 un des mâles de la zone centro-orientale (Rodri) et les deux vivant dans le Béarn (Néré et Canellito) se sont rendus dans l’autre zone, fin 2016 et pendant 2017. Pourtant, si Néré et Canellito cherchaient des copines ils auront été déçus : aucune femelle est connue dans les vallées qu’ils ont explorées.
Quoique les chiffres montrent une croissance fulgurante de la population ursine depuis le bas historique de cinq exemplaires connus en 1995, les experts voient deux embuches dans leur projet de restauration de la population. Premièrement, la consanguinité de la zone centro-orientale. Ensuite, le manque de femelles dans le Béarn – que pourrait éventuellement combler le plan d’Hulot de renforcer la population.
Mais ces plans s’affrontent à une opposition importante. La première manifestation contre les ours, à Pau le 30 avril, a attiré 1200 personnes selon la police. La deuxième, à La-Bastide-de-Sérou en Ariège accueillait 750 – toujours selon la police, quoique France 3 n’en voyait que 350-450. Avec la première violence : le vitre arrière d’une voiture aurait été détruit et les occupants insultés. Plus signifiant, les manifestants jouissent de l’appui des chambres et syndicats agricoles et le soutien d’Henri Nayrou, président du conseil départemental de l’Ariège.
Les griefs de l’opposition sont bien connus : les attaques sur les cheptels, qui ont augmenté de 46% pour atteindre un record absolu de 464 animaux morts ou blessés en 2017. Il faut signaler que ces chiffres comptabilisent toutes les attaques où l’ours ne peut pas être écarté. Il y a aussi de nombre cas ou la commission d’indemnisation va à l’encontre des techniciens et déclare l’ours coupable au bénéfice du doute.
Certains bergers disent que leurs confrères pourraient faire plus pour protéger leurs ouailles. D’autres, comme Gisèle Gouazé, dont le groupement pastoral a perdu 209 brebis dans une seule attaque en 2017, disent que le gouvernement a crée un problème pour les bergers et c’est à lui de le régler.

Footprints on the mountains