Archive for the ‘Uncategorized’ Category

Nouvelles des Pyrénées

mardi, février 9th, 2016
Yarn bombing : le 21eme siècle arrive aux Pyrénées (La Jonquera, 2014)

Yarn bombing : le 21eme siècle arrive aux Pyrénées (La Jonquera, 2014)

Je viens de voir un nouveau film : ‘Les Pyrénées, de l’Atlantique à la Méditerranée’ (Connaissance du Monde – trailer ci-dessous) qui m’a fait réfléchir. Le film montre les Pyrénées dans toute leur beauté, le cameraman en extase devant la majesté des cimes. Ça coche toutes les cases. Faut le voir, surtout si l’on ne connait pas les Pyrénées.

Si je suis un peu déçu, c’est parce que le film est trop beau. Malgré la présence de bergers et d’ours, personne n’élève la voix, personne n’est vraiment en colère. Rien ne risquait de faire sortir l’assistance âgée de sa torpeur digestive. Les montagnes du film sont jolies comme une carte postale aux paysages retouchés à l’aérographe de nostalgie. Ne pas déranger.

C’est pas comme ça que je vois les Pyrénées. La montagne, ça change.

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Attention danger : GPS et cartes espagnoles !

lundi, août 31st, 2015
pont d'Aulus les Bains

Carte Alpina espagnole (gauche) et carte IGN française (droite). Le décalage de la route départementale D8 (jaune) par rapport au quadrillage kilométrique est particulièrement flagrant

 

Méfiez-vous quand vous traversez la frontière pyrénéenne ! Les cartes espagnoles recèlent un piège pour le randonneur français équipé de GPS. Tout est décalé de quelques centaines de mètres !

 

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Les Montagnes de Liberté – quatre jours de randonnée dans les Pyrénées entre l’Ariège et la Catalogne

dimanche, août 23rd, 2015
Cascade-d'Ars près d'Aulus-les-Bains

Cascade-d’Ars près d’Aulus-les-Bains

 

Site officiel du circuit : « Les Montagnes de Liberté »

Cette boucle pyrénéenne recèle de la haute montagne minérale, des lacs parfaits et des paysages bucoliques, mais aussi une histoire tragique, celle des conflits du 20eme siècle et de ses réfugiés. Tout comme ceux qui traversent la Méditerranée de nos jours, beaucoup n’arrivèrent pas au bon port. Aujourd’hui on emprunte ces sentiers pour le plaisir, avec un certain pincement au cœur devant les panneaux explicatifs.

Nous l’avons fait en quatre étapes.

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La nourriture déshydratée sur le GR10

dimanche, août 16th, 2015

par Robin M

déshydrateur avec poires sèches

Déshydrateur avec poires sèches

 

Je prépare ma propre nourriture déshydratée depuis longtemps mais il y a toujours un problème quand on voyage à l’étranger. On m’avait assuré que mes repas déshydratés seraient les bienvenus (j’avais contacté les douaniers) mais une fois arrivé à l’aéroport on les a saisis.

La nourriture déshydratée pour randonneurs disponible dans le commerce laisse beaucoup à désirer. Personnellement j’aime manger frais. Je n’ai recours au déshydraté que quand je suis loin de la civilisation. Maintenant je n’apporte plus mes propres repas déshydratés quand je quitte l’Australie – mais je les préfère aux alternatives lyophilisés dégueulasses.

Et c’est là où se trouve une opportunité pour les habitants des Pyrénées. Je ne sais rien sur la règlementation alimentaire mais les gardiens de refuge tels Mathias et Adeline à Esbintz pourraient produire et vendre des repas déshydratés aux randonneurs. L’investissement dans un déshydrateur serait amorti avec la vente de moins de vingt repas.

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The shepherd’s life [La vie d’un berger] par James Rebanks

jeudi, juillet 30th, 2015

Comme des brebis, nous nous sommes égarés

The shepherd's life by James Rebanks

The shepherd’s life by James Rebanks

Quand Haendel écrivit ces mots tirés de la Bible pour son époustouflant Messie en 1740 ils auraient eu une résonance émotionnelle même avec le public cultivé auquel son oratorio était destiné. Au 18ème, les villes étaient petites et la réfrigération inexistante ; on menait les troupeaux à travers les rues avant l’abattage. Environ 80% de la population vivait directement de la terre. Un compositeur du 21ème siècle devait écrire « le GPS m’a envoyé dans une carrière » pour avoir la même résonance avec ses auditeurs. La plupart d’entre nous ne voit des béliers que sur une vidéo de Shaun le mouton. Mais pour James Rebanks ces mots tiennent la même valeur qu’ils avaient pour ses ancêtres au 18ème. Le fil de laine n’a jamais été coupé.

Ainsi l’excellent Shepherd’s Life (Allen Lane, avril 2015) nous rappelle que la ruralité vue des villes est loin de celle vécue par les familles attachées à une montagne depuis des générations et qui mettent leurs mains dans le fumier quotidiennement.

Un nouveau mot : « hefted »

Le livre m’a appris un mot régional du Lake District (au nord-ouest d’Angleterre) : « hefted », dont il n’y a pas de véritable traduction française. « Enraciné » ne fait pas l’affaire. Quand Rebanks dit que ses brebis sont hefted à la montagne, il veut dire non seulement qu’elles y habitent de mère en fille depuis des générations, mais aussi qu’elles ont tondu la montagne, elles l’ont sculptée avec leurs dents. En contrepartie la montagne, de par ses exigences climatiques, les a tondues à sa façon, mangeant les moins adaptés avec ses hivers rudes.

Dans l’Occident, où la mobilité est considéré essentielle pour l’épanouissement personnel et professionnel, on peut prendre Rebanks pour excentrique, incapable de faire face aux défis du 21ème siècle ou bien réfractaire. Du moins cela était l’avis de ces professeurs. Le poète romantique Wordsworth et le randonneur Wainwright, des références quintessentielle pour les visiteurs modernes, n’étaient pas inscrit dans son ADN.

Pour moi, les pages les plus puissantes se trouvent au tout début. Il survole son adolescence et met en exergue l’incompréhension sidérante de ses profs quand il leur annonçait son destin – manque d’ambition ils disaient – de mettre ses pieds dans les bottes de caoutchouc de son père. Il quitta le collège dès qu’il pût.

Le livre est aussi un antidote fort au propos de George Monbiot étalés dans Feral : Rewilding the land, sea and human life [Devenu sauvage : le réensauvagement de la terre, de la mer et de la vie]. Tandis que Monbiot fustige les brebis dans le centre du Pays de Galles où, selon lui, elles ont créé un « désert » avec une biodiversité appauvrie, Rebanks les adore, tout comme son père et son grand-père. Ce sont ces derniers et leurs confrères qui ont créé le Lake District que nous aimons tant.

Dans son livre, Rebanks raconte le quotidien d’un éleveur à travers les quatre saisons en parallèle avec son histoire personnelle. Grâce au travail patient de ses ancêtres conjugué avec son esprit fougueux il a su bâtir une entreprise qui peut vendre un seul bélier de la race Hardwick pour £5000 (6900 euros). Cela ferait déjà bien de la matière pour un livre remarquable mais il y en a plus. Au beau milieu du livre il nous dévoile une autre clé à sa personnalité.

[Le lecteur qui préfère garder la surprise doit s’arrêter ici !]

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Pic de Crabère

lundi, juillet 20th, 2015

L’approche au Pic de Crabère est raide mais pas dangereuse. À côté de la Traversée des Pyrénées (GR10), on peut atteindre le sommet dans la journée mais en genéral les randonneurs dorment au refuge d’Araing et montent les 700m de dénivelé qui restent dans la fraîcheur du matin.

hélicopter au refuge d'Araing

Jour I : on ne peut pas tout prévoir

Heureusement, les accidents sérieux, c’est pas tous les jours.

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Peut-on emmener un chien marcher dans les Pyrénées ?

mardi, février 24th, 2015
Randonner avec chien dans les Pyrénées

Randonner avec chien dans les Pyrénées : Où est-il interdit ?

En générale la réponse est oui, on peut emmener un chien sur une randonnée dans les Pyrénées, mais il y a des zones considérables où l’accès est restreint voire interdit (voir ci-dessous). Même là où il n’y a pas de contrainte réglementaire, il faut être conscient que les chiens errants sont la deuxième cause de mortalité des brebis, après la maladie. Un berger a le droit de tuer un chien qui menace son troupeau.

Les seuls chiens qui ont le droit de divaguer n’importe où sont les patous des bergers (et des secours, bien sûr).

Patou des Pyrénées

Les Patous sont les seuls chiens qui peuvent être laissés avec des brebis

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Plus sur Manel, berger des Albères

mardi, décembre 9th, 2014
Canigou vu du Pic Neulós

Canigou vu du Pic Neulós

 

Je suis retourné aux Albères à la recherche des traces de Manel, ce berger extraordinaire, qui y vécut au dix-neuvième siècle. Cette fois j’étais accompagné par les adhérents du Club Rando-montagne de Lézignan-Corbières. On a démarré à St Martin, empruntant le GR10 jusqu’au Refuge du Coll d’Ouillat (ouvert pour boissons même en ce dimanche hivernal et venté de décembre).

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Le retour des morts-vivants : le bouquetin des Pyrénées

dimanche, octobre 26th, 2014

 Ne rater pas l’exhibition sur le bouquetin tout l’été 2015 au chateau de Seix; tous les jours de 14h30 à 19h00.

 

Bouquetin des Pyrénées

Bouquetin mâle de 5 ans, fraîchement relâché dans les Pyrénées ariègeoises © Jordi Estèbe, Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises

On signale des événements étranges dans les Pyrénées centrales, dans un triangle entre Cauterets et Ustou (Ariège) et Torla (Huesca) en Espagne. Le bouquetin des Pyrénées revient d’outre-tombe.

gr10-gr11-IBEXC’est une longue histoire. Déjà en 1825 le bouquetin (bucardo en espagnol) était donné pour éteint. Mais en fait il survivrait jusqu’au 6 janvier 2000 pour devenir la première disparition mondiale du 21eme siècle. Malgré cela, en 2009 un nouveau bouquetin de Pyrénées est né et maintenant on peut compter une trentaine broutant paisiblement dans les Pyrénées françaises. C’est quoi, cette histoire ?

En ce qui concerne l’extinction, les trois cavaliers de l’apocalypse étaient la chasse, la consanguinité,  et la perte d’habitat.

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Pourquoi les balises grande randonnée sont-elles rouge et blanc ?

mardi, octobre 21st, 2014
Une balise blanc et rouge est toujours la bienvenue sur un GR. Photo prise près de la Rhune sur le GR10 français, la Traversée des Pyrénées

Une balise blanc et rouge est toujours la bienvenue sur un GR. Photo prise près de la Rhune sur le GR10 français, la Traversée des Pyrénées

 

La première réponse que j’ai eue était qu’elles s’inspirent des balises du chemin de Saint-Jacques. Les pélerins utilisaient de la craie pour le trait blanc au-dessus, et du sang pour le rouge en-dessous. Symbolisant ainsi le ciel qu’ils mériteraient en arrivant à Saint-Jacques de Compostelle, et les pieds ensanglantés, la souffrance de la route.

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map of GR10

 
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