Le Tour du Valier est une randonnée de six jours dans les hautes Pyrénées, avec cinq nuits en refuge. Automatiquement, tu as moins de poids dans le sac à dos.
Le terrain varie de bucolique à rude, de presque plat à escarpé ; il y a de courtes sections sécurisées par des câbles. Sous les pieds, le terrain varie de la boue à l’herbe, en passant par la roche dure et impitoyable. Un champ d’éboulis déstabilisant se trouve au nord du col de la Pala de Clavera, à la frontière entre la Catalogne et la France, et il faut y prêter attention.
Avant de commencer, j’ai passé la nuit au petit boueg de Seix. Le château vaut la peine d’être visité, ne serait-ce que pour voir l’exposition sur le bouquetin. Une autre possibilité, si tu as du temps à perdre, est le fascinant Musée des colporteurs à Soueix.
Le dernier membre de la sous-espèce pyrénéenne est mort en 2000, mais il y a de nouvelles arrivées en provenance d’Espagne depuis 2014. Ces cousins ibériques se portent bien, avec environ 650 dans les montagnes aujourd’hui.
J’ai laissé ma voiture sur le parking au-dessus de Salau (voir Navigation, ci-dessous) et j’ai suivi la rivière Salat jusqu’à sa source. Salat signifie salé : les montagnes ici sont pleines de minéraux. La frontière avec la Catalogne se profile à l’horizon. C’est une montée longue mais facile avec 1100 m de dénivelé.
Il y a des ours ici. Bien qu’on les voie rarement, ils s’attaquent au bétail, aux brebis en particulier. L’estive de Pouilh en tête de vallée a vu deux brebis attaquées quelques jours après mon passage. Il me semble que les brebis sont peu à peu remplacées par des vaches et des chevaux, moins sensibles aux attaques.
En revanche, les chances de rencontrer un ours sont très faibles. Cela fait 25 ans que je marche dans les Pyrénées et je n’en ai encore jamais vu.
Le Port (col) de Salau était un lien essentiel entre l’Ariège et Pallars Sobira, en Catalogne. Il n’est qu’à 2087 m d’altitude et était fréquenté par les voyageurs et les marchands. Parmi eux, les colporteurs qui parcouraient de longues distances à pied pour vendre une grande variété de marchandises qu’ils portaient sur leur dos.
Au XIXe siècle, la forêt de Bonabé sur le versant catalan a été abattue et le bois exporté vers la France par un téléphérique. Les ruines du col datent de cette époque.
Le refuge de Fornet est accessible par la route, ce qui en fait un autre point de départ possible pour le Tour du Valier. En face de lui se trouve un panneau d’affichage qui explique la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées.
Comme ailleurs, le chemin est signalé par les balises rouges et blanches de la Grande Randonnée Transfrontalière. Ici, les balises sont accompagnées de rubans jaunes, symbole du mouvement indépendantiste catalan.
La vue sur l’autre côté du Coll de la Pala de Clavera est intimidante. La descente est longue. Le sentier passe d’un côté du lac Long, puis descend jusqu’au lac Rond avant de remonter jusqu’au prochain refuge. Il y a beaucoup d’éboulis qu’il faut négocier avec précaution. Les plaques de neige ont été un véritable soulagement !
Après le dîner, les nuages sont descendus mais il faisait encore assez chaud pour s’asseoir dehors. Un soulagement bienvenu après la chaleur écrasante de la journée.
Après avoir passé la nuit au refuge d’Estagnous, j’ai grimpé jusqu’à la crête derrière le bâtiment. Au-delà de la crête se trouve une zone connue sous le nom de Lauzets, l’occitan désignant les petites dalles. La pente est couverte de pierres, mais la marche est facile.
Plus loin, les lauzets sont entrecoupés de parcelles d’herbe. La descente vers le lac de Milouga est raide mais pourvue de marches métalliques sur les tronçons les plus difficiles.
Ce chemin fait partie du « Chemin de la Liberté », l’un des itinéraires utilisés par les réfugiés et les aviateurs pour fuir la France occupée pendant la Seconde Guerre mondiale (dans l’autre sens, évidemment). Il y a des cabanes de berger par intervalles mais peu de signes de vie à part le bétail.
Il y a des cabanes de bergers à intervalles réguliers, mais peu de signes de vie en dehors du bétail. Je n’ai rencontré personne avant d’arriver à la cabane de l’Échelle (photo).
En bas, les nuages étaient un soulagement bienvenu par rapport au soleil implacable.
C’était génial de voir le refuge d’Esbintz. Adeline, qui le dirige, est également maraîchère et son compagnon Mathias est éleveur de brebis. Les aliments proviennent donc en grande partie de la ferme elle-même. Les recettes, en revanche, peuvent venir de n’importe où. Délicieux.
Le lendemain, le chemin suit le Tour du Biros. Une partie se trouve sur une pente exposée. Le chemin n’est pas trop large. Puis il s’enfonce à nouveau dans la forêt avant de descendre vers Saint-Lizier-d’Ustou et le refuge de la Colline verte. La pluie a commencé en milieu d’après-midi et s’est rapidement transformée en orage. (D’ailleurs, c’est un phénomène météorologique courant en été. Essaie d’arriver au refuge avant 16h00).
Le lendemain, le temps était couvert et humide au début, mais pas pluvieux. L’auberge de Rouze est un autre excellent séjour à la ferme.
Navigation
Tu peux commencer où tu veux, mais le point de départ classique en France est le parking du Col de Pause, à l’ouest de Couflens sur le GR10. Malheureusement, il y a maintenant une barrière à 5 km, j’ai donc décidé de commencer mon itinéraire depuis le parking au-dessus de Salau. De là, l’itinéraire passe par le port de Salau et descend jusqu’au Fornet. Le lendemain, tu iras à Estagnous, avec la possibilité de monter au sommet du Mont Valier (2828m). Les nuits suivantes, tu dormiras à Esbintz, à la Colline verte et à Rouze. De Rouze à Couflens, la marche est facile. Je suis remonté en stop jusqu’au parking sans difficulté.
Tu trouveras sur Wikiloc une trace GPS du Tour du Valier. Il y a aussi une série de traces GPS du Tour du Valier pour chaque jour, avec plus de photos.