Il n’y a rien comme une bonne apocalypse

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Pech de Bugarach

Pech de Bugarach

 

Je reviens de Bugarach. J’y suis allé avec Claude de mon club rando pour faire le Pech, ça va de soi. Mais je voulais aussi voir si la notoriété a changé ce village perdu dans les Corbières. Après tout, se voir désigné le seul endroit destiné à survivre la fin du monde c’est quand même quelque chose. Le 21 décembre 2012 (ou le 22 ou bien le 12… ) selon le calendrier Maya, nous arriverons à la fin d’un cycle long de 5126 ans. Le monde comme on le connait actuellement connaîtra sa fin.

Bugarach

Bugarach

Bugarach n’est que à 30km à vol de soucoupe de chez moi et, avec son voisin Rennes-le-Château (penser Dan Brown : Da Vinci Code), il jouit d’une réputation pour la bizarrerie de certains de ses habitants. En plus, depuis 2009 et la sortie du film catastrophe « 2012 » sa renommée est devenue mondiale. La commune (189 habitants) ne figure pas dans le film, mais d’une façon inexplicable elle est devenue la cible des espoirs de survie. Les journaux et la télé y consacrent des reportages régulièrement.

Le prix des maisons a triplé, nous dit-on. Selon Le Courrier International le maire s’affole : « Il n’y a pas de quoi rire. Si demain 10 000 personnes débarquent, nous ne pourrons pas faire face. J’ai fait part de nos inquiétudes aux autorités, et je veux que l’armée puisse être là si besoin est en décembre 2012. » 

Y-aura-t-il des sectes qui descendent en masse ?  Combien de personnes venues dans l’espoir de prendre une soucoupe volante en stop vont tomber des falaises du Pech ? Sera-t-il, pour Bugarach, un Armageddon, toutes proportions gardées ?

Déjà les habitants se plaignent des sirènes du SAMU, qui retentissent de plus en plus fréquemment. La publicité a attiré plus de randonneurs – nous compris – et inévitablement parmi les 20 000 par an quelques-uns tombent sur les pentes abruptes qui mènent au sommet (1230m).

Voilà pourquoi je suis à l’affut de signes de changement depuis ma dernière visite il y a dix ans. Pourtant, en traversant le village je retrouve la magnifique maison de maître que j’ai repérée lors de cette visite : toujours délabrée, toujours attendant quelqu’un pour la bichonner. Sur le panneau d’affichage du village il n’y a aucune mention du désastre imminent (pas la fin du monde mais l’invasion de zonards). Le bar, quant  à lui, est mort avant l’heure de la gloire. Sur un panneau on lit : « Bonne année 2012 ». Nous sommes fin mars.

 

Chenilles processionnaires

Chenilles processionnaires

 

Le seul signe indiscutable de l’approche d’un désastre est une ligne de chenilles processionnaires. Ils ont déserté leur nid pour foncer à la queue leu-leu vers le village. (Les chenilles processionnaires sont en train d’envahir les Pyrénées, détruisant des pans entiers de pins dans leur sillage.)

 

L'invasion des chinois, au sommet du Pech de Bugarach

L'invasion des chinois, au sommet du Pech de Bugarach

 

Non, j’ai tort, ce n’est pas le seul signe. Au sommet du Pech nous avons retrouvé une petite statue en terre cuite, une reproduction d’un de ces guerriers chinois découverts à Xi’an.

Mais globalement Bugarach n’a pas encore changé. Il reste seulement un peu excentrique aussi bien au sens propre qu’au sens figuré.

Ce que je voudrais savoir, c’est qui a propagé l’idée que Bugarach survivra, et pourquoi ? Selon La Croix, une référence en matière d’apocalypse, c’est l’œuvre des Américains: « Le phénomène a commencé en novembre 2010. Le maire de la commune est alerté par un ami de voyages organisés par des agences américaines pour se rendre à Bugarach le 21 décembre 2012. »

La Rando

Nous avons emprunté la route classique (mais pas la plus facile) en passant par la Fenêtre. (13,6km, 900m de dénivelé, il faut crapahuter un peu juste avant la Fenêtre)

Fichier GPS (format .gpx) – trace Google Earth (format .kmz)

 

En allant au Pech de Bugarach

En allant au Pech de Bugarach

 

Au départ du village nous avons suivi le Sentier cathare vers le sud. Après 2,5km un panneau indique la possibilité de descendre voir la Cascade des Mathieux. Peu après, le sentier vire à l’est et rejoint le GR36, pour une montée d’abord progressive puis franche. Les mains deviennent utiles, mais ce n’est pas plus difficile qu’un escalier plutôt inégal.

Au sommet on peut manquer de souffle, mais le vent n’en manque jamais sur ce piton exposé. Pour notre retour nous sommes descendus au Linas, vers le nord. Mais une variante plus ardue passe par la crête, sud-est, avec un petit rappel (corde fixe) et une grosse marche  à franchir.

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