Vers l’Aneto (II) : L’Hospice de France

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Hospice de France

Hospice de France

Après Bagnères de Luchon, notre prochaine escale est à l’Hospice de France, où nous allons passer la nuit. Rouvert en 2009, à ses débuts le gîte était une étape sur le chemin de St Jacques de Compostelle, puis un refuge pour les premiers montagnards partant à l’exploration du massif de la Maladeta.

Comme le musée à Luchon, le gîte abrite une relique qui parle de l’histoire des Pyrénées. C’est aussi une question de mort, dans ce cas de meurtre. L’arme est visible dans la salle à manger de l’Hospice ; nous avons déjà vu le cadavre, tenant compagnie avec Barrau au musée. L’arme est un collier avec une chaîne ; la victime est un ourson.

L’ourson et sa sœur ont été découverts près de l’Hospice de France et « ont été ramenés à l’Hospice où on leur offrit en guise de bienvenue un biberon de lait. » (La Dépêche du Midi, 27 mai 1952).

« Et après on les tua ! »

Ourson dans le musée à Luchon

Ourson dans le musée à Luchon

Cette phrase gribouillée en bas de l’article de la Dépêche du Midi et encore visible lors de ma dernière visite au musée, a été gommée. Pourtant, c’est vrai que les oursons furent tués. À l’époque personne ne savait quoi faire avec un ourson orphelin. Un visiteur en témoigne : « À l’Hospice, une attraction toute pyrénéenne est présentée au public par la famille Haurillon, maîtresse des lieux. Un ourson ! C’est une femelle âgée de six à sept mois qui, avec son frère, a été capturée dans les environs le 26 mai. La bête, attachée comme un chien de ferme, s’ennuie derrière une construction légère de bois rehaussée de barbelés. Elle a creusé maints trous dans la terre caillouteuse, se dresse puis se cache malheureuse à en mourir. » (source : Stéphan Carbonnaux, Le cercle rouge – Voyages naturalistes de Robert Hainard dans les Pyrénées, page 33). Les oursons mourront peu après.

Le sort des oursons était de mauvais augure pour l’ensemble des ours des Pyrénées. Eux aussi sont morts par manque de soins.

Ne me méprenez pas. Il y a toujours des ours dans les Pyrénées ; mais plus d’ours pyrénéens. Les réintroductions d’ours slovènes en 1996 ont détruit définitivement l’isolat génétique. Les Pyrénées sont en train de devenir une vitrine pour des ours étrangers naturalisés.  (L’ourson  au musée de Luchon, lui aussi, a été naturalisé, mais d’une autre façon.) Tous les deux sont un symbole du passé plutôt qu’un espoir pour l’avenir.

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