Les Pyrénées du 21eme siècle (iv) : à la ferme

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Voici le quatrième volet dans ma série sur le Pyrénées en évolution.

La vente directe du producteur au consommateur existe dans les Pyrénées, mais elle me semble moins développée qu’en Angleterre. Ici je voudrais simplement signaler quelques faits qui m’ont marqué lors de mes traversées de la chaine.

 

Si les vaches ne veulent pas aller à la ferme, la ferme ira aux vaches

Si les vaches ne veulent pas aller à la ferme, la ferme ira aux vaches

 

J’ai vu cette machine à traire mobile près du Col de Pause en Ariège. L’éleveur m’a expliqué que les vaches montent au fur et à mesure que la saison avance, à la recherche de l’herbe fraiche. Au lieu de les faire descendre à la ferme pour la traite, il fait progressivement monter sa machine.

Les bergers à l’estive ?

Le travail de berger est aussi vieux que les montagnes, mais depuis le début du 21eme siècle certaines pratiques ont été mises en question. Traditionnellement, un cadet de la famille était envoyé à l’estive avec les brebis à partir de mi-juin pour y rester jusqu’à fin septembre. Mais au 20eme siècle beaucoup de jeunes tournaient leur dos à la montagne. Les brebis se débrouillaient toutes seules entre les visites de l’éleveur une ou deux fois par semaine. S’il y avait plus de pertes suite aux maladies ou à cause des chiens des touristes, soit. À la fin, c’était plus rentable que payer le salaire d’un berger. (L’exception principale se trouve au pays basque français où les brebis rentrent chaque jour comme elles ont toujours fait : leur lait est transformé en fromage Ossau-Iraty.)

 

Cayolar (cabane) au pays basque français : production et vente directe au consommateur

Cayolar (cabane) au pays basque français : production et vente directe au consommateur

 

Mais avec le renforcement de la population ursine qui débutait en 1996, le métier change. Oublions pour l’instant le débat pour ou contre l’ours. L’arrivée du plantigrade a eu au moins le mérite d’attirer l’attention sur les difficiles conditions de vie d’un berger à l’estive. Et ainsi d’attirer des subventions pour l’aménagement des cabanes et des communications, pour la construction d’enclos, et pour l’achat et formation de patous.

Est-ce que ces mesures vont faire la différence ? Immense débat. Mais au moins c’est un bouffé d’oxygène dans un secteur en difficulté.

 

Patou au travail : son boulot principale est de tenir le troupeau ensemble et de décourager les prédateurs : chiens errants, sangliers, renards, ours…

Patou au travail : son boulot principale est de tenir le troupeau ensemble et de décourager les prédateurs : chiens errants, sangliers, renards, ours…

 

  • Autre fait notable, la féminisation du métier. Selon le livre Bergères des Pyrénées, de Laurence Fleury plus d’un tiers des bergers dans le Haut Béarn sont des bergères.
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